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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 07:10

Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny...

        J’eus, dans ma folle jeunesse, un petit ami qui fantasmait sur le bondage. Perso, je n’éprouvais (et n’éprouve toujours pas) la moindre attirance pour ce folklore macabre, mais, étant d'une nature  complaisante, je décidai un jour de combler ses désirs. J’achetai (très cher !) une guêpière en simili-cuir noir, des cuissardes, et quelques accessoires d’un goût exquis, du style fouet, menottes, collier de chien, etc. Quand je les lui offris, il en pleura de joie. C’était un bon début.

         La suite fut moins réjouissante car, une fois déguisée, il fallut passer aux travaux pratiques. Et là... Une telle détresse me saisit devant l’image de moi que me renvoyait le miroir, que je perdis soudain toute ma motivation. Je repoussai le jeune homme, le traitai de malade, enfilai mon manteau sur ma tenue sexy et me barrai dare-dare.

         L’histoire eut pu s’arrêter là, mais ce serait compter sans le piège des sentiments. Au bout de quelques jours, ma rancœur se mua en regret. Qu’est-ce qui m’avait pris de réagir de la sorte ? Le pauvre garçon ne faisait rien de mal ; il voulait juste concrétiser ses rêves. Mettre en scène son petit théâtre intime, avec moi en vedette. C’était plutôt flatteur ! Fallait-il que je sois gourde pour avoir pris la mouche !

         Bref, je décidai de rattraper le coup. Vêtue de la guêpière et des bottes à talons, je me rendis chez lui sans l’avoir prévenu. Je sonnai à la porte, et quand celle-ci s’ouvrit, j’écartai largement les pans de mon manteau en m’écriant : « Surprise ! »

         La dame, en face de moi, poussa un cri de stupeur, auquel mon « oh, pardon ! » bredouillant fit écho.

         — Si c’est pour mon fils que vous venez, il n’est pas là,  lança-t-elle d’un ton sec, en me claquant la porte au nez.

         Ce fut mon ultime tentative SM.

 

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commentaires

G
Merci, merci messieurs pour ces éclaircissements !
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O
L'énoncé exact de la loi de Murphy : "If anything can go wrong, it will").<br /> <br /> "Murphy's law" est aussi un titre de film et, si ma mémoire est bonne, d'un groupe de chanteuses.
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C
Murphy, c'était un ingénieur américain. Nous, les motards, on a l'habitude de surveiller attentivement l'automobiliste qui est devant, parce que s'il y a une connerie à faire, il la fera. Eh ben,<br /> Murphy, il a dit un truc dans le genre, et c'est passé dans le langage courant.
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G
ça dépend sous quel angle on se place...<br /> à Castor : merci, je ne connaissais pas l'expression. d'où vient-elle ? Moi, je disais plutôt : la loi des vexations universelles.
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O
Une esclave ligotée, ce n'est pas mal non plus...
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