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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 06:33

Episode 15

  Résumé des chapitres précédents : Aucun doute là-dessus, l’odeur de sperme vient du silo à grain de Ruth Prout, la fermière baroudeuse qui affole Sire Concis !

 

         L’instant d’après, ils prenaient le café dans la cuisine de la ferme.

         — Nous sommes des inspecteurs de l’hygiène, expliquait Zoé, entre deux gorgées. Vos voisins se sont plaints de l’odeur émanant de votre silo à grains.

         Pan, dans le mille ! Ruth Prout devint couleur pivoine — ce qui augmenta encore le volume de Sire Concis, pourtant déjà de belle taille.

         — M... mon silo...? bredouilla-t-elle.

         — Oui, vous ne sentez rien ?

         — Euh... je suis enrhubée...

         — Voulez-vous un kleenex ? s’empressa galamment le dragon. Zoé en a toujours sur elle. C’est son outil de travail, vous compren...

         — Oui, pour l’hygiène, coupa Zoé, en lui flanquant un coup de pied sous la table. 

         — Ça doit être l’épautre, remarqua Ruth Prout.

         Puis, devant l’air ébahi de ses interlocuteur, elle ajouta :

         — J’ai remplacé le blé par de l’épautre, dans mon silo. Ça se vend mieux. mais le problème, c’est que ça crougnote. 

           Je voudrais vérifier, dit Zoé.

         À ces mots, la fermière rougit à nouveau, et, d’instinct, tendit la main vers son fusil. Par bonheur, Sire Concis l’avait mis en lieu sûr, sous ses grandes ailes de chauve-souris.

         Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Ruth Prout fondit en larmes.

         — Je vais tout vous avouer, souffla-t-elle. Ce n’est pas de l’épautre, qu’il y a dans mon silo, c’est...

         — C’est ?

         — De la semence humaine.

                                                                                                                            (à suivre)

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commentaires

G
Nan, elle est blanche, mais avec des zigouigouis dessinés dessus. Moi, c'est blanche-blanche, que je voudrais... Comme les vraies zœuvres littéraires, tu vois ?
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L
Il me semblait avoir vu, à la Médiathèque, une édition de "j'irai dormir au fond du puis" avec juste le titre et l'auteure, sur fond blanc...
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G
Ton exemple est parfaitement choisi : cette couv, c'est l'abjection totale. J'en ai le frisson... Moi qui ai toujours rêve d'une belle couverture blanche, toute blanche, et ne l'ai jamais eue !<br /> (J'en ai juste eu une toute rouge, pour "J'ai 14 ans et je suis détestable", chez Flammarion ; c'est mieux que rien, remarque).<br /> Sinon, ben... ta rue de l'annerie m'a bien fait rire !
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C
Tu as raison, un auteur n'est pas forcément habilité, en effet, je vois les choses en tant que dessinateur. Il faut aussi que l'accroche soit prise en compte (je pense en particulier à une certaine<br /> couv France-Loisirs, hé hé...).<br /> Quelquefois, dans l'édition, c'est tout un comité qui se réunit pour voter pour la couverture, ce qui n'arrange pas forcément la soupe.
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G
Ce n'est qu'à moitié vrai. il m'est arrivé d'être horrifiée par les couvertures choisies par les auteurs, dans l'auto-édition, par exemple. Un copain, ou leur fille, leur frère, leur femme, en<br /> était l'auteur, et ils avaient, à l'évidence, été court-circuités par l'affectif. Or, ces "choses" rebutaient le lecteurs au lieu de l'attirer... En revanche, certains auteurs ont des connaissances<br /> graphiques suffisantes pour qu'on écoute, au moins, leurs suggestions. Et si ce n'est pas le cas, qu'au moins ils aient le choix entre plusieurs propositions. Que ce ne soit pas la décision<br /> irrévocable et exclusive du directeur de collections — qui, quelquefois, a un goût de chiotte.
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