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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 07:23

 

Voir Pif et mourir

 Mes fils étaient, dans leur enfance, des lecteurs fanatiques de Pif gadjet — et cela d'autant plus que leurs parents y travaillaient. Nous pondions, Alex et moi, des jeux au kilomètre pour tous les "petits formats" des éditions Vaillant : Pif pocheLéo poche, Pifou poche et autre Totoche poche.

Frédéric et Olivier, alors âgés de neuf et six ans, subissaient donc à haute dose l'influence pernicieuse de ces magazines dit "pour la jeunesse", ce qui faillit bien me coûter la vie, voici dans quelles circonstances.

Nous avions fait la fête, la veille, avec des copains, et nous nous étions couchés fort tard, après avoir bien picolé. Soudain, à une heure que je suis incapabler d'évaluer, mais qui devait se situer aux environs de huit heures, des cris m'éveillent en sursaut :

  Maman ! Viens viiiite !

En bonne mère, je réagis au quart de tour. La voix de mes loupiots est empreinte de ce que je prends, de prime abord, pour de la peur — et n'est, en réalité, que de la malice, mais bon, dans un demi-sommeil, on peut confondre. Je jaillis du lit et me rue dans leur chambre, dont la porte est entrouverte, en criant, affolée:

— Qu'est-ce qui se passe ?

Un choc sourd m'interrompt, accompagné d'une douche glacée qui m'éclabousse de la tête aux pieds. Les gamins, morts de rire !

Il me faut quelques secondes pour réaliser ce qui vient d'arriver. Prenant modèle sur la dernière aventure de Placid et Muzo, mes deux garnements ont hissé sur le haut de la porte une gros seau métallique qu'il ont patiemment rempli d'eau à ras bord. Pour ce gag vieux comme le monde, j'étais la victime toute trouvée, mais manque de bol, le seau a manqué sa cible : au lieu de me coiffer comme dans la BD — wouah, la criiise ! —, il est tombé à côté de moi. N'empêche, c'était marrant quand même, surtout vu ma tête !

Sitôt remise de mes émotions, je hurle :

  Nettoyez-moi tout ça immédiatement et recouchez-vous ! Je ne veux pas vous entendre avant midi !

Puis je regagne mon lit les jambes flageolantes, après avoir mis sécher mon peignoir trempé.

Mais impossible de me rendormir, je gamberge trop. Si le seau — qui, plein, pesait au moins trente kilos — m'était tombé sur la tête, j'étais cuite. Et comme mort conne, on pouvait difficilement trouver mieux, non ? 


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commentaires

A
Oh zut tu as manqué de gagner un Darwin Awards !!! (Le prix post-mortem récompensant les morts absurdes suite à des comportements stupides, oui ça existe vraiment)<br /> <br /> Cela-dit je suis d'accord avec tous les commentaires ci-dessous que vivre sans un peu de danger n'est plus vivre. La sécurité se vend au prix de la liberté ;)
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G
Eradiquer le camembert, c'est un crime contre l'humanité. Une société qui en est là est décadente, suicidaire, et vraiment mal barrée. J'ai dit.
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C
^^<br /> Je souscris absolument. C'était plus marrant avant. Une époque qui essaie d'éradiquer le camembert parce que ça peut être dangereux, c'est pas normal. Du moins ça dénote un manque d'humour<br /> inquiétant.
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G
Tu parles ! La frilosité de cette époque nous perdra. Nous crèverons tous d'un excès de sécurité névrotique. T'as remarqué ? Tu parles de n'importe quoi, y a toujours quelqu'un pour te dire "ça<br /> c'est dangereux", "faut pas faire ça parce que..." "attention, ce truc amène telle maladie, te fait courir tel risque" "... Bientôt, on te déconseillera de respirer, de boire, de manger, de baiser<br /> ou de te torcher le cul, sous prétexte que c'est dangereux. De vivre, même, puisque la mort est au bout. Et quand on sera néant, y aura encore des bonnes âmes pour te dire "fais pas ça, c'est<br /> dangereux".
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C
On dira ce qu'on voudra, mais la BD enfant de maintenant est beaucoup plus soft : du temps de Pif, on voyait beaucoup de coups de maillets sur les crânes - avec bosses démesurées - pétards sous les<br /> fesses, et autres écrasements d'arpions^^
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