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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 06:43

Chapitre 126



Résumé des chapitres précédents : Ça, pour une engueulade, c’est une belle engueulade ! Boris reproche à Nora de tuer Charlie à petits feux. Alors qu’elle ne cherche qu’à lui rendre sa liberté. Décidément, ce mec ne comprend rien à rien !
 
    Boris a des yeux d'un noir insoutenable.
    « Comme ceux de Florida, tiens je n'avais pas remarqué, mais la ressemblance s'arrête là. Des yeux d'une lucidité effrayante qui vous vrillent des trous dans le cerveau. »
    — Arrête ton cinéma, Nora ! Tu joues un personnage et tu le sais bien. Électre, Antigone, ça te plait de parader sous ces oripeaux de martyre, hein ! C'est valorisant, c'est spectaculaire ! La volupté du sacrifice... Et en même temps, tu te venges. D'une pierre deux coups.
    Sous la véhémence de l'accusation, Nora reste sans voix. Ce qui laisse tout loisir à Boris de poursuivre :
    — Plutôt que de t'effacer un peu, d'être un peu moins envahissante, tu as préféré sortir de scène avec fracas...
    Il serre les mâchoires comme s'il voulait mordre. D'instinct, Nora s'écarte.
    — Je t'ai traitée de mante religieuse, un jour. J'avais tort. Tu es pire. Les mantes dévorent leur mâle dans un excès de passion, toi, tu le tortures froidement. Tu...
    — Mais, coupe Nora, horrifiée, je... je n'avais que de bonnes intentions. Je n'ai pensé qu'à lui, je te jure ! J'ai fait table rase de moi-même, pfuit, plus de Nora, vas-y, Charlie, t'as des ailes ! On ne peut quand même pas me le reprocher.
    — N'essaye pas de te donner le beau rôle, s'il te plaît, c'est trop facile. Tu sais ce que tu es ? Un monstre d'égoïsme, et je pèse mes mots. La plus abominable femelle possessive qu'il m'ait jamais été donné de rencontrer !
    Nora a un haut-le-corps
    — Enfin, Boris, c'est toi-même qui m'as dit...
    — Moi, je t'ai dit de disparaître dans la nature, sans  une explication, sans donner la moindre nouvelle ? Moi, je t'ai dit de dézinguer ce pauvre type qui t'adore ? Moi, je t'ai dit ça ?
    — Tu as dit sangsue, pleurniche Nora.
    — J'aurais dû dire vipère ! Mygale à crochet !
    — Oh !
    — Tu serais capable de pousser le vice jusqu'à te flinguer, pour l'achever.
    « Ça, c'est vrai, monsieur le Juge, mais pas pour l'achever, pour qu'il m'oublie plus vite. »
    Et, dans son trouble, Nora ne se contente pas de penser cette phrase. Elle la prononce.


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commentaires

P
Froide analyse de Boris, qui pourtant résonne de criants accents de vérité !
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G
Alors là, Castor, chapeau bas !
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C
ce Boris va mettre Nora sangsue dessous.
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G
Mouaip, c'est assez ça...
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M
Bigre ! Le Boris m'est de moins en moins sympathique. La Nora de plus en plus transparente... a vouloir disparaître !
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