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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 07:30

Chapitre 128


Résumé des chapitres précédents : Rien à faire : en dépit des exhortations de Boris, Nora refuse de capituler. Elle n’est pas programmée pour la marche arrière. Elle a décidé de quitter Charlie et ne reviendra pas sur sa décision, quoi qu’il arrive.

    — Alors, reste chez moi en attendant son retour, décrète Boris. Que vous puissiez au moins vous expliquer de vive voix !
    Nora fait non de la tête. Non, non. L'œil affolé.
    — Je suis gay, répète-t-il, se méprenant sur son refus. Les filles ne me font pas triquer.
    — Ce n'est pas ça...
    —  C'est quoi, alors ?
    Geste fataliste. Je ne sais plus où j'en suis mais je ne veux pas céder. J'en mourrai, si je cède, tu entends ? j'en mourrai.
    — Tu ne peux pas m'obliger, se contente-t-elle de murmurer.
    En désespoir de cause, Boris sort quatre billets de cinquante euros et les lui tend.
    — Tu vois l'hôtel, là, dans la rue Amelot ? Le Ma-jong. Tu vas y prendre une chambre. Je préviens Charlie.
    Nora repousse sa main.
    — Non, merci. C'est bien gentil, mais non.
    — Pourquoi ?
    — J'ai jamais mendié, je vais pas commencer à mon âge.
    Soupir exaspéré.
    — Ce fric, je le dois à ton mari. Vous faites bourse commune, à ce qu'il me semble ?
    Ah, dans ce cas, c'est différent. Elle prend le trésor, le glisse dans son blouson.
    — Le Ma-jong, hein ! insiste Boris en le montrant du doigt. Ne te trompe pas d'adresse !
    Nora acquiesce, sort sans se retourner.
    Traverse la place, se dirige vers l'hôtel, se sachant observée.     Docilement, elle entre, se présente à la réception, signe le registre. On lui donne une clé. La voilà chez elle. De toute façon, Charlie et Boris ne se parleront pas avant demain matin : les postes sont fermées. J'ai la nuit devant moi.
    Elle se déshabille, fait couler un bain. Envisage un instant de se noyer mais y renonce — trop commun, comme suicide, trop sordide. Se résout à apprécier cette halte forcée, cette parenthèse de luxe, calme et volupté. Laisse l'eau chaude amollir ses chairs, détendre ses muscles. Ferme les yeux. Et profite de l'instant.

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commentaires

P
Oulà, c'est bien parce qu'il y a cent lignes à copier que je ne dis pas qu'elle est un rien tétu, quand même, Nora !
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B
Ouin, maîtresse, y font rien que m'embêter...
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G
C'est pas une excuse pour vous chamailler !
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C
C'est Benoît, il prend toutes les bonnes idées, après on sait plus quoi mettre.
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G
Attention, la prochaine fois, c'est cent !
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