Prenez-moi comme une bête !
Été 1983. Dans le cadre de sa revue « Psikopat », Alex sort des tee-shirts hilarants et provos comme j’aime. Deux d’entre eux en particulier, dont les slogans : « Tu avales ou tu craches ? » et « Prenez-moi comme une bête ! » sont clamés par des p’tites nanas comme seul mon mari sait en dessiner.
Je craque aussitôt pour « Prenez-moi comme une bête ». Dans un premier temps, tout le monde se marre, puis on s’habitue — d’autant que je ne porte plus que ça. Ce tee-shirt devient ma seconde peau, et, avec le temps, je zappe complètement le message qu’il véhicule.
Voilà pourquoi, me baladant ainsi vêtue en plein Barbès, je m’étonne des regards insistants dont les passants gratifient mon poitrail, pourtant de dimensions modestes. Jusqu’à ce que je réalise...
Oh, bordel ! Si c’est pas un appel au viol, ça !
Affolée, je me rue dans la première boutique venue pour y acheter un veste, un foulard, un châle, n’importe quoi qui cache mon T-shirt. Et comme tout ce qui s’y vend est d’une hideur sans nom, je jette mon dévolu sur un gros pull en solde que je porte, impavide, jusque dans mes foyers.
Il fait 35° à l’ombre.
On peut dire que j’ai eu chaud !